Lettres en miroir : b et d, p et q


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Si vous avez récemment entrepris d’initier votre jeune enfant à l’apprentissage de la lecture, vous vous êtes sans doute heurté à cette confusion habituelle entre les lettres en miroir b et d et les lettres p et q en écriture script (c’est-à-dire celle utilisée dans les livres standards).

Rassurez-vous, si votre enfant confond ces lettres, il n’y a rien d’alarmant. Ce n’est pas un signe de trouble d’apprentissage mais un effet naturel lié à un mécanisme cérébral.

La « généralisation en miroir »

Ainsi que le confirme une étude publiée par Grégoire Borst, Emmanuel Ahr, Margot Roel et Olivier Houdé de l’université Paris Descartes dans la revue Psychonomic Bulletin & Review en 2015, notre cerveau se comporte comme un ordinateur et essaye de limiter les quantités d’informations à stocker. C’est ce que l’on appelle la généralisation en miroir.

Une seule image stockée par le cerveau pour les lettres en miroir

Ainsi, la forme d’un objet sera stockée dans un espace de la mémoire en conservant que le strict minimum d’information nécessaire pour permettre de le reconnaître rapidement. Or, les lettres b et d étant symétriques (c’est-à-dire qu’elles sont identiques mais simplement inversées comme si on les regardait dans un miroir), notre cerveau va stocker une seule image pour les deux lettres, ce qui va entraîner ces fameuses confusions de lecture. Même chose pour les lettres p et q.

Confusion des lettres en miroir : une phase temporaire

Cette phase de confusion va durer pendant une certaine période (plus ou moins longue selon les enfants) puis va disparaître car l’enfant va développer des mécanismes complexes de blocage de la stratégie de « généralisation en miroir » de son cerveau et finira par ne plus confondre les lettres.

Cependant, selon les chercheurs, si cette phase devait perdurer au-delà du raisonnable, il convient de vérifier que l’enfant ne présente pas de troubles de dyslexie.

Pour en savoir plus, je vous conseille de lire mon article sur les troubles d’apprentissage.

Comment aider votre enfant à contourner le piège des lettres en miroir

Les chercheurs en neurosciences conseillent d’entraîner le plus tôt possible les enfants à inhiber dès le début de l’apprentissage de la lecture.

Mais comment s’entraîner à faire la distinction entre les lettres b et d et p et q en écriture script ? Il existe plusieurs approches différentes mais, dans les faits, elles utilisent toutes 2 mécanismes mnémotechniques : le tracé ou la personnalisation.

Le tracé

C’est la méthode développée au travers les lettres rugueuses Montessori. En effet, en s’initiant au tracé de chaque lettre en passant son doigt sur les lettres rugueuses correspondante, on crée progressivement un mécanisme de mémoire musculaire qui va aider à la reconnaissance des lettres concernées (tout en facilitant l’apprentissage futur de l’écriture).

La personnalisation

La Botte

En effet, cette approche consiste à associer à la lettre un personnage ou un objet qui en permettra la reconnaissance accélérée lors de la phase d’apprentissage de la lecture. Ainsi, C’est le principe adopté par la fameuse méthode des Alphas dans la laquelle le b est représenté par une botte, le d par une dame (au gros ventre), le p par un perroquet et le q par une quille.

Tedys Lecteur

Mais, si vous n’avez pas accès à la méthode des Alphas ou ne l’utilisez pas, vous pouvez retrouver également sur le site dysemoizazoo ce mécanisme de personnalisation dans l’approche utilisée pour les enfants dyslexique avec le poussin des confusions.

Pour conclure

J’espère que ces quelques trucs pourront vous aider à passer rapidement le cap de la confusion des lettres miroir induite par notre cerveau.

Enfin, si vous avez aimé cet article, n’hésitez pas à le partager.

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