Podcast: Play in new window | Download (Duration: 11:53 — 15.1MB)
L’ « Education de l’ enfant » est un thème « crucial » que l’on retrouve partout sous différentes appellations : éducation positive, parentalité positive, éducation bienveillante….
Mais que signifie « éduquer » ? :
Selon Larousse, éduquer c’est :
- « Former quelqu’un en développant et en épanouissant sa personnalité.
- Développer une aptitude par des exercices appropriés : Éduquer la volonté.
- Développer chez quelqu’un, un groupe, certaines aptitudes, certaines connaissances, une forme de culture.
- Faire acquérir à quelqu’un les usages de la société : Où t’a-t-on éduqué pour parler de cette façon » ?
Idée reçue n°1 : L’Education d’un enfant c’est reproduire ce que l’on a reçu
Nous-mêmes, nous avons parfois eu une éducation très différente de celle qui nous souhaitons inculquée à nos enfants. Cette éducation a, peut-être, été source de frustration. Dès lors, il peut s’avérer nécessaire de se remettre en question par rapport à nos habitudes et de les modifier le cas échéant.
L’environnement et les rapports humains jouent un rôle important dans l’Education de l’enfant. Changer des habitudes ne se fait pas du jour au lendemain et peut demander de la persévérance sur du plus ou moins long terme. Tout dépend de l’historique de chacun. L’essentiel n’est-il pas de progresser ?
Idée reçue n° 2 : L’Education d’un enfant coûte cher
Nous sommes tellement envahis par les offres sur le marché pour aider nos enfants à apprendre, que l’on peut oublier ce qui est essentiel. On peut même culpabiliser de ne pas être en mesure de donner accès à nos enfants à ces offres.
Or, à mon sens, l’éducation ne se limite pas à l’utilisation de tel ou tel outil mais plutôt à la façon dont celui-ci est utilisé. Et nous avons souvent de bons outils et supports à portée de main sans forcément avoir à investir des sommes conséquentes.
Les bases de l’« Education de l’enfant » selon Céline Alvarez

Cet article sur les règles pour l’ « Education de l’enfant » s’inspire librement de la lecture du livre de Céline Alvarez « Une année pour tout changer et permettre à l’enfant de se révéler ». Il ne couvre que les fondamentaux requis pour une éducation réussie des enfants. Le livre de Céline Alvarez évoque de nombreux autres aspects, et notamment l’apprentissage de la lecture, mais je n’en traiterais pas ici.
Je dis qu’il s’agit d’une application libre car tout le travail de Céline Alvarez est réalisé dans un cadre scolaire collectif. Cependant, je pense que les principes donnés dans ce livre peuvent être applicables et adaptés/adaptables à la maison. De plus, cela me semble plus aisé à mettre en place à la maison que dans une salle de classe 😊.
Tout le monde peut bien éduquer
D’ailleurs, pour ma part, j’aime bien l’idée que l’action des parents soit complémentaire à ce qui peut être enseigné à l’école.
En effet, l’environnement familial joue un rôle important dans l’éducation des enfants. Tous les enfants ne naissent pas dans les mêmes conditions économiques, culturels… et cela a une influence notable sur leurs apprentissages.



Néanmoins, nous pouvons nous poser la question sur ce qui est essentiel pour développer la singularité et le potentiel de chaque enfant dans les meilleures conditions possibles et quel que soit leur origine ethnique ou économique. Je pense que le livre de Céline Alvarez y répond car cela relève du bon sens et, la plupart du temps, ne mobilise pas ou peu de ressources financières.
Conseil n°1 : Cadre harmonieux et apaisé = apprentissages facilités
L’ »Education de l’enfant » est un sujet parfois épineux pour les parents. En effet, ceux-ci peuvent être en désaccord. Cela peut-être une source de conflit dû à une vision différente de l’éducation.
Quoi qu’il en soit les parents souhaitent que leurs enfants soient heureux et épanouis. Et il convient, dans un premier temps, de trouver un accord et de ne pas se disputer devant votre enfant afin que celui-ci se sente dans un cadre sécurisé.



Imaginez qu’au travail, vous ayez deux supérieurs qui se querellent souvent devant vous. Travailler dans ces conditions n’est pas aisé, vous en conviendrez. Nous sommes tous d’accord que ces chefs pourraient prendre la décision de gérer leurs conflits entre eux pour que leurs collaborateurs puissent évoluer dans un meilleur environnement au travail. En matière d’éducation des enfants, c’est la même chose.
Conseil n°2 : Les parents font aussi des erreurs
Mais personne n’est parfait et Rome ne s’est pas fait en un jour. Comme nous pouvons demander aux enfants de faire des efforts et de persévérer, il en est de même pour nous, les parents. Le principal, c’est d’avancer. Il est tout à fait normal de se remettre parfois en question.
Tout le monde fait des erreurs et cela fait partie intégrante de tout apprentissage. C’est cela qui nous permet de progresser. Un « Lâcher prise » permet de se sentir mieux et de relativiser des croyances que l’on peut avoir vis-à-vis de l’éducation de l’enfant.
S’accorder, ce n’est pas non plus gommer toutes ses différences. Les enfants savent très bien faire la part des choses. Papa n’est pas Maman et inversement. Chacun à sa propre personnalité et ses propres points de vue. Favoriser leur autonomie et leur faire confiance ne peuvent être, à mon sens, que bénéfique pour les aider à développer leur propre personnalité.
Conseil n°3 : L’importance des fonctions exécutives dans l’ « Education de l’enfant »
Une condition fondamentale pour apprendre est que l’enfant se sente bien dans sa tête et avec les autres. Cela consiste à s’intéresser aux fonctions exécutives avant tout apprentissage « dit scolaire ».
Que signifie « fonctions exécutives » ?
Je cite dans le livre « Une année pour tout changer et permettre à l’enfant de se révéler » de Céline Alvarez :
« Ce sont des compétences cognitives qui nous permettent d’agir de façon organisée pour atteindre nos objectifs. Elles regroupent 3 compétences :
- La mémoire de travail (capacité à garder une information en mémoire sur un temps court).
- Le contrôle inhibiteur (capacité à se contrôler, à se concentrer et à inhiber les distractions).
- La flexibilité cognitive (capacité à détecter ses erreurs, à les corriger, à persévérer et à se montrer créatif).
Conseil n°4 : Favoriser son autonomie
Aider son enfant à développer ses fonctions exécutives ne signifie pas être 24h/24 sur son dos. Au contraire, votre enfant peut avoir besoin que vous le laissiez seul pour atteindre son objectif. Cela, peut requérir de la concentration pour qu’il puisse effectuer une suite d’actions nécessaires et à les répéter autant de fois que nécessaire pour atteindre son but. Il convient de le laisser faire seul. A sa place, aimeriez-vous être interrompu ? A priori non, sauf si vous demandez de l’aide.
Si nous n’avons pas d’objectif, il est difficile d’avancer, il en est de même pour vos enfants. Si besoin, l’aider à se fixer des objectifs et à persévérer peut lui rendre service mais, dans tous les cas, il convient de le laisser gagner en autonomie.
Conseil n° 5 : Adopter une posture aidante … c’est s’aider soi-même
La meilleure manière d’apprendre aux enfants à communiquer est bien sûr de parler avec eux. Les enfants ont tendance à imiter. Et par conséquent, les parents (ou toute autre personne qui entourent et accompagnent les enfants au quotidien) sont des exemples – les meilleurs car les plus présents – à imiter. Les compétences importantes à développer chez les enfants devraient aussi correspondre aux compétences des accompagnants :
- Être calme
- Être enthousiaste
- S’exprimer clairement
- Exprimer son ressenti
- Réguler ses émotions
- Gérer les conflits
- Être patient
- Être autonome
- Donner du sens
- Se fixer des objectifs
- Être motivé
- Accepter l’erreur comme une condition pour apprendre
- Persévérer
- Aimer le challenge
- Valoriser les efforts
- Déléguer
- Avoir des échanges individualisés
- Réduire les écrans (TV, téléphones portables…)
- Dormir suffisamment
J’avoue de ne pas toujours avoir toutes ces compétences en même temps…. Mais, bon, on y travaille !
Quoi qu’il en soit, prendre conscience de l’influence que nous, parents, exerçons sur les enfants, peut permettre d’être encore plus à même d’aider l’enfant (et nous aussi, parents) à s’améliorer.
Conseil n°6 : Accepter ses humeurs et travailler à y remédier
Selon votre « état émotionnel » du moment, il faut s’interroger s’il est opportun ou non que vous aidiez votre enfant. Si vous n’êtes pas motivé et énervé, mieux vaut reporter à plus tard ou déléguer (l’autre parent, les grands parents, etc..).
Aussi, il est inutile de crier sur votre enfant pour lui demander de se calmer. Au contraire, demandez-vous ce que vous pouvez faire pour vous calmer.
Cela peut paraître évident mais pas tant que ça finalement 😊. Ce cheminement effectué montre à votre enfant, que vous aussi vous pouvez être de mauvaise humeur et malgré tout chercher à trouver une solution. Cet apprentissage est, à mon sens, très bénéfique pour vous et votre enfant.
En complément sur l’Education de l’enfant, vous pouvez lire 9 règles pour améliorer le dialogue parent-enfant avec la Communication Non Violente
Conseil n° 7 : Varier les activités



L’idée est de lui proposer un environnement adapté à ses besoins d’où aussi l’importance de l’observation. Votre enfant est libre de choisir. Il ne s’agit en aucun cas de le forcer mais d’adopter une posture aidante comme la mise à disposition de jeux variés (construction, stratégie, coloriage, manipulation, créations artistiques…) permettant à l’enfant de développer ses fonctions exécutives et de se fixer des objectifs.
La variété des outils est intéressante dans le sens où elle permet d’appréhender un apprentissage de façon différente. Les compétences nécessaires pour jouer au Mikado ne sont pas forcément les mêmes que pour colorier. Toutes ces habilités acquises seront bénéfiques ultérieurement pour apprendre les fondamentaux. Et par outils, on entend les jeux bien sûr, mais aussi plein d’autres choses avec lesquels l’enfant peut apprendre (des ustensiles de cuisine sans danger, des livres, du papier, etc…)
Par ailleurs, augmenter progressivement le niveau de difficulté (« Une activité est adaptée au niveau de l’enfant lorsqu’il a envie de le faire mais qu’il n’y arrive pas encore »), lui faire confiance et encourager les efforts plutôt que le résultat aide votre enfant à persévérer et à progresser.
Cette posture est tout aussi valable dans la vie de tous les jours et qui donnent du sens en faisant la cuisine, les courses… Cuisinez ensemble, accompagnez le pour qu’il aille acheter le pain, etc…
L’idée est d’être patient (l’enfant et le parent) et de leur montrer, si besoin et à chaque fois que nécessaire, avant que l’enfant ne se décourage et abandonne.
Conseil n°8 : Un espace adapté et rangé.
Cela peut sembler anodin mais pour que votre enfant puisse choisir ses jeux, ceux-ci doivent être placés à sa portée de main.



Ces jeux doivent être rangés et ordonnés de manière à ce que votre enfant puisse les trouver et les replacer facilement. Cela le rend plus autonome. En effet, dans une chambre désordonnée, il est difficile de favoriser l’autonomie. Pourquoi ne pas classer ses jeux et aménager son espace avec lui pour qu’il soit le plus à l’aise possible et que cela lui donne envie d’y passer du temps.
Idéalement, les éléments de distraction comme la télévision ou les jeux vidéo sont à éviter dans le cadre de cet espace 😊.
En conclusion…
L’Education de l’enfant prend du temps et requière de la patience. L’essentiel est de progresser et d’effectuer des ajustements lorsque cela est nécessaire d’autant plus que les enfants grandissent en même temps que leurs besoins évoluent.
Les parents (ou accompagnants) jouent un rôle majeur : Ils doivent apprendre à coopérer ensemble pour être un meilleur exemple pour leurs enfants. Mais la perfection n’existe pas. Inutile de la viser. Restez indulgents et bienveillants avec vous-même aussi et essayez de progresser dans le même sens que vous souhaiteriez que votre enfant évolue.
Privilégiez la qualité à la quantité. Mieux vaut un accompagnement régulier, court et de qualité que passer beaucoup de temps avec votre enfant dans de mauvaises conditions (stress…). Fixez-vous un objectif en fonction de votre emploi du temps et acceptez de parfois déléguer à des personnes de confiance.
Faites confiance à votre enfant. Développez son autonomie, laissez le faire et acceptez que cela prenne du temps.
Selon l’âge de votre enfant, la manipulation est importante. Néanmoins, il n’est pas nécessaire de dépenser des sommes astronomiques : les jeux les plus courants sont très riches d’enseignement (memory, puzzle, lego…). Mais assurez-vous que tout son univers ludique et d’apprentissage soit à sa mesure et à portée de sa main.
Comme je vous le disais en introduction, ces conseils sont simples mais pour autant parfois difficiles à atteindre. Dans tous les cas, éduquer n’est pas forcément reproduire l’éducation que l’on a soi-même reçue et que cela n’est pas, non plus, forcément onéreux. Guider son enfant sur le merveilleux chemin de l’apprentissage est accessible à tous.
Vous pouvez ègalement, si vous le souhaitez, en savoir plus sur les travaux entrepris par Céline Alvarez en consultant son site celinealvarez.org
J’espère que cet article vous aura éclairé et n’hésitez pas à le partager si vous l’avez apprécié.
Si vous souhaitez en savoir plus, je vous recommande la lecture de l’ouvrage de Céline Alvarez : « Une année pour tout changer et permettre à l’enfant de se révéler » que vous trouverez dans toutes bonnes librairies ou que pouvez acquérir, aux conditions habituelles, chez notre partenaire grâce au lien ci-dessous.